En 1928, le Hollandais Henri Deterding, patron de la Royal Dutch Shell, réunit dans son château d’Achnacarry, en Ecosse, les présidents des six compagnies pétrolières : Standard Oil of New Jersey, Texaco, Anglo-Persian Oil Compagny, Gulf, Chevron et Mobil. Le but de cette entrevue : exploiter le « plus… fraternellement possible » les réserves mondiales de pétrole. Les convives concluent alors l’accord d’Achnacarry, dit aussi « des sept soeurs » (Shell, BP, Mobil, Chevron, Exxon, Gulf & Texaco) qui va sceller la prospérité de leurs sociétés. Dès lors, ces compagnies n’auront de cesse d’intriguer, de comploter et d’interférer dans la marche du monde. En ce début du XXIe siècle, elles figurent toujours parmi les dix les plus puissantes… En mêlant interviews de spécialistes, images d’aujourd’hui, ainsi qu’archives et reconstitutions, cette série documentaire de quatre épisodes fait revivre près d’un siècle de géopolitique à travers le prisme de l’or noir. 01/04 : TEMPETES ET FORTUNES DU DESERT Dès le début du siècle et, plus encore après la Seconde Guerre mondiale, les grandes puissances occidentales nouent des relations étroites avec les états pétroliers afin d’assurer aux sept soeurs la mainmise sur les gisements du Moyen-Orient. Lassés de voir leurs états spoliés, certaines voix s’élèvent contre cette exploitation, comme celle, avortée, du premier ministre iranien Mossadegh en 1951. En 1960, les états producteurs de pétrole s’unissent et créent l’OPEP. L’influence des sept soeurs est donc menacée. C’est paradoxalement le choc pétrolier de 1973 qui leur permet de rebondir. Néanmoins, le contrôle de cette région du monde reste capital, comme l’ont prouvé récemment les conflits irakiens de 1991 et 2003.
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